Par Nicolas DeguerryINFFO FORMATION • N° 1063 • DU 1er AU 14 NOVEMBRE 2023

Le bilan de compétences à la française ? Trente ans d’histoire et un avenir sans cesse à réinventer au gré de l’évolution des politiques publiques. Sophie Clamens ? Trente ans au service des Centres interinstitutionnels de bilans de compétences (CIBC). Quand la stabilité accompagne les transitions.

« Le bilan est un va et vient entre soi et l’environnement” – Sophie CLAMENS

Peut-être qu’il existe quelque part une enquête LinkedIn qui a désigné l’accent du Sud-Ouest natal de Sophie Clamens comme “le plus cordial”, à conseiller comme atout brise-glace dans toute pratique d’accompagnement professionnel. Pas inutile quand on est rentré dans la carrière par les RH avant de porter sur les fonts baptismaux le bilan de compétences : elle le rappelle volontiers, c’est en 1991, au lendemain (ou presque) de la publication du décret de création du dispositif, qu’elle a elle-même créé le CIBC – Centre interinstitutionnel de bilans de compétences – de Montauban. Forcément, le regard était neuf puisqu’il fallait tout inventer…

le bilan de compétences à la française

Fibre entrepreneuriale

Entreprenante, elle développe les implantations, jusqu’à diriger 30 salariés dans trois départements de la région Occitanie, qu’elle n’aura finalement quitté que pour le temps d’études parisiennes et des premières expériences professionnelles. Trente ans et des poussières plus tard, devenue déléguée générale de la Fédération nationale après en avoir été la responsable qualité, elle en garde le goût du terrain et de l’opérationnel. C’est pour elle une évidence, se confronter au concret du quotidien des entreprises et des gens qui y travaillent est un puissant antidote aux oppositions stériles. Non pas qu’elle nie l’existence des rapports de force, mais plutôt qu’elle applaudit des deux mains quand elle lit une tribune de l’écrivaine Leïla Slimani en faveur d’une société sinon apaisée, à tout le moins davantage “nuancée”.

Vive le dialogue

La place du bilan dans l’équation ? Peut-être avant tout d’être un outil de médiation au service du monde du travail. Reprenant les conclusions d’une étude de l’Institut Montaigne selon laquelle les salariés sont “globalement” satisfaits de leur entreprise, elle s’attarde sur l’un des trois bémols évoqués : en dehors du salaire et des conditions de travail, c’est avant tout l’absence d’échanges avec l’employeur sur les questions d’évolution professionnelle qui serait source d’insatisfaction. “Or, souligne-t-elle, la loi de 1991 prévoit une convention tripartite signée entre l’employeur, le  salarié et le  CIBC, qui permet de réfléchir ensemble à un objectif commun d’évolution.” Et elle en est convaincue, les CIBC sont aussi bien armés pour accompagner le salarié dans la formalisation de ses attentes que pour aider les entreprises à les traduire en termes de plan de développement des compétences et d’évolution de carrière.

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